jeudi 6 janvier 2011

Celle qui a lu... No et moi

Ca fait un moment que je ne vous ais pas parle de mes lectures et pourtant j'ai pas mal lu ses derniers mois. Le dernier livre, que j'ai fini dans le salon Air France* de Charles de Gaulle etait No et moi de Delphine de Vigan. Elle etait venue le presenter a la rentree litteraire du Cap Ferret en 2007 et c'est donc une version dedicacee que j'ai.* Ce livre est d'actualites puisque quand j'etais en France, le film (de Zabou Breitman) tiree du livre etait encore a l'affiche.
Le quatrieme de couverture: "Elle avait l'air si jeune. En même temps il m'avait semblé qu'elle connaissait vraiment la vie, ou plutôt qu'elle connaissait de la vie quelque chose qui faisait peur." Adolescente surdouée, Lou Bertignac rêve d'amour, observe les gens, collectionne les mots, multiplie les expériences domestiques et les théories fantaisistes. Jusqu'au jour où elle rencontre No, une jeune fille à peine plus âgée qu'elle. No, ses vêtements sales, son visage fatigué, No dont la solitude et l'errance questionnent le monde. Pour la sauver, Lou se lance alors dans une expérience de grande envergure menée contre le destin. Mais nul n'est à l'abri..."
Bon, moi, ca me parle moyen comme synopsis. J'ai donc mis assez longtemps a le ramener a NYC alors que ma mere me le recommandait chaudement et je crois que ma soeur aussi si mes souvenirs sont bons.
Je n'etais pas vraiment motivee pourtant. Je me disait: une ado qui rencontre une SDF, soit on verse dans le larmoyant, soit l'ado surdouee va etre antipathique (un peu comme celle de L'elegance du Herisson qui m'avait insupportee pendant tout le livre). Et bien pas du tout!
Le personnage principal Lou Bertignac est meme un des points forts du livre et sa facon d'apprehender le monde sous forme de "recherches" est tres amusantes.

Le debut de l'histoire est assez previsible, Lou essaie de sauver No de la rue et l'accueille chez ses parents. On se doute qu'a un moment ca va deraper, mal se passer et j'ai meme craint que cela verse dans le pathos mais non, Delphine de Vigan reussi a maintenir l'histoire sans tomber dans les pieges du genre comme le miserabilisme ou a l'inverse le trop plein d'optimisme (tout le monde est beau, gentil et No va s'en sortir). L'emotion est toujours presente sans etre forcee. Je pense que c'est, en parti, du au personnage principal/narrateur qu'est Lou, qui a une maniere vraiment decalee de ressentir les choses.Et je vous disais aussi qu'elle fait plein d'experiences scientifiques sur la vie de tous les jours. Un exemple:
Le dimanche est jour d’expériences domestiques : réaction des différentes variétés de pain à la position 8 du toaster (pain de mie, baguette, viennoise, 6 céréales), temps de disparition des empreintes de pied sur le sol humide, temps de disparition des empreintes de bouche sur miroir, volatilité du Nesquick comparé au café en poudre, analyses approfondies , synthèse recopiée au propre dans le cahier prévu à cet effet.
Ces passages sont des petits moments de legeretes, tres agreable dans le fil du recit.

Durant ce laps de temps, Lou va egalement decouvrir l'amour et la encore, elle jette son devolu sur un garcon lui aussi a part, en rupture avec le systeme scolaire et negligee par ses parents qui l'ont laisse seul dans son grand appartement.
Et c'est cette petite bande, disparate et mal assortie en apparence, qui m'a pourtant emmenée avec elle tout au long du recit.
Vous vous en doutez j'ai bien aime ce livre alors que c'etait plutot mal parti. Ne faites donc pas comme moi et donnez une chance a cette histoire et surtout a ces personnages, tres attachants.

=> Livres: J’aime pas, un peu, vraiment, beaucoup, a la folie

* Ouais je crane
** Ouais je crane encore mais bon en vrai, j'y etais pas. C'est la seule rentree litteraire que j'ai loupe au Cap Ferret mais c'etait pour une bonne raison: je faisais une croisiere en Croatie***
***Ouais je crane encore plus. Promis, j'arrete.

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